PTP – Les Producteurs de lait du Québec très déçus que le Canada n’ait pas rééquilibré les concessions de 2015

LONGUEUIL, le 23 janvier 2018 — « Les Producteurs de lait du Québec sont extrêmement déçus du fait que le Canada a l’intention de signer un PTP à 11 pays, sans même rééquilibrer les concessions aux marchés sous gestion de l’offre. Un PTP à 11 pays aurait au moins dû tenir compte du retrait des États-Unis de l’accord initial et rajuster à la baisse les concessions aux marchés alors que les États-Unis représentaient à eux seuls plus de 60 % du PIB du Partenariat transpacifique (PTP) à 12 », a déclaré Bruno Letendre, président des Producteurs de lait du Québec. Le président réagissait à l’annonce de la conclusion d’une entente de principe qui maintient les engagements d’accès aux marchés du PTP original de 2015.

« Pourtant, pendant une campagne électorale d’une récente élection partielle au Québec, le premier ministre Trudeau s’était engagé à revoir les concessions dans un PTP sans les États-Unis et à préserver la gestion de l’offre », a ajouté M. Letendre. Les concessions d’accès au marché canadien des produits laitiers pourraient faire perdre au Canada plus de 3 % de la production totale de lait et représenter des pertes de revenus estimées à près de 250 millions de dollars par année pour les producteurs de lait canadiens.

« Nous comprenons l’intérêt du Canada à signer des ententes commerciales, mais nous nous attendons à ce que cela se fasse sans impacts négatifs pour notre secteur. Les producteurs de lait ont servi de monnaie d’échange dans l’accord avec l’Europe et maintenant dans le PTP à 11. Aucune autre concession de marché ne doit être faite dans l’ALENA. Il s’agit d’ailleurs de la position actuellement fermement défendue par le gouvernement Trudeau, ce que nous reconnaissons et apprécions pleinement », a indiqué Bruno Letendre.

« Le gouvernement canadien devra aussi agir rapidement afin d’amortir les impacts négatifs découlant de cette entente. Nous souhaitons un dialogue rapide avec lui afin de déterminer la façon efficace d’atténuer les impacts pour tous les producteurs laitiers » a précisé M. Letendre. Rappelons qu’en 2015, le gouvernement du Canada avait annoncé un programme qui couvrirait partiellement les pertes permanentes de ventes de lait liées au PTP et à l’Accord économique et commercial global avec l’Union européenne (AECG), des pertes de 29 000 $ à 33 000 $ par ferme québécoise. Plutôt que de donner suite à ce programme, le gouvernement Trudeau a annoncé en novembre 2016 un programme d’investissement pour la modernisation des équipements et des infrastructures. En comparaison de la valeur et de l’impact des concessions faites dans l’AECG, ces sommes, qui se sont avérées nettement insuffisantes, n’ont touché qu’une minorité de producteurs et les fonds ont été épuisés en moins d’une semaine.

À propos de la gestion de l’offre

La gestion de l’offre est le moyen par lequel les producteurs de lait, d’œufs de consommation et d’incubation, ainsi que les éleveurs de poulet et de dindon, établissent le meilleur équilibre possible entre l’offre et la demande des consommateurs québécois et canadiens pour leurs produits. Les producteurs sous gestion de l’offre comptent entièrement sur le prix du marché et ne reçoivent aucune subvention gouvernementale directe pour soutenir leurs revenus.

À propos des Producteurs de lait du Québec

Les Producteurs de lait du Québec, affiliés à l’UPA, représentent les 5 473 fermes laitières qui livrent annuellement plus de 3 milliards de litres de lait, dont la vente totalise des recettes à la ferme de plus de 2,45 milliards de dollars. La production et la transformation laitière génèrent au Québec quelque 83 000 emplois directs, indirects et induits et contribuent à hauteur de 6,2 milliards de dollars au produit intérieur brut. Finalement, elle entraîne des retombées fiscales de 1,3 milliard de dollars, dont 678 millions au gouvernement fédéral et 454 millions au gouvernement du Québec. www.lait.org