La gestion de l’offre est le moyen par lequel les producteurs de lait, d’œufs de consommation et d’incubation, ainsi que les éleveurs de poulet et de dindon, établissent le meilleur équilibre possible entre l’offre et la demande des consommateurs québécois et canadiens pour leurs produits.
Les producteurs sous gestion de l’offre comptent entièrement sur le prix du marché et ne reçoivent aucune subvention gouvernementale directe pour soutenir leurs revenus.
« Ça facilite le travail de banquier quand on travaille dans des productions sous gestion de l’offre. Nous avons d’excellents entrepreneurs dans ces secteurs-là. »Claude Bilodeau, expert-conseil, Financement Agroalimentaire à la Banque Nationale
« Les détaillants tiennent à ce que les producteurs puissent continuer à se développer dans nos régions et à faire de nos communautés des endroits où toutes les entreprises sont florissantes, voilà pourquoi nous appuyons la gestion de l’offre ».Pierre-Alexandre Blouin, président-directeur général intérimaire, Association des détaillants en alimentation du Québec
La consommation d’aliments locaux fait vibrer une corde sensible des Québécois parce qu’elle est saine et écologique en plus de permettre le maintien d’une agriculture régionale et des emplois partout au Québec.
Par sa nature même, la gestion de l’offre répond à cette sensibilité et favorise la consommation de produits laitiers et avicoles fabriqués au pays, par des producteurs et des transformateurs d’ici tout en générant des emplois et des retombées économiques structurantes pour nos régions.
Les Québécois et les Canadiens le reconnaissent d’ailleurs, comme en témoigne un sondage de la firme Campaign Research, en mai 2017. En effet, plus de la moitié des Québécois approuvent le « protectionnisme » des industries laitière et avicole canadiennes même dans l’hypothèse où ils paieraient plus cher pour les œufs, le poulet, le lait et le fromage que pour des produits américains similaires.
Il faut noter que les écarts de prix de détail entre le Canada et les États-Unis ne sont pas rares, et ce, tant pour les aliments que pour plusieurs biens de consommation courante. Ces écarts n’ont rien à voir avec la gestion de l’offre. Ils sont liés plutôt à de multiples facteurs, comme la taille et la structure des marchés et des réseaux de distribution.
« La gestion de l’offre nous assure que les aliments sont produits au Canada avec des normes qui sont respectées. »Dr René Bergeron, président de l’Association des médecins vétérinaires du Québec
La qualité des produits mis en marché est une préoccupation constante pour les producteurs de lait, d’œufs et de volaille. La gestion de l’offre et la mise en marché collective favorisent l’instauration de normes obligatoires communes strictes de qualité parmi les plus élevées dans le monde.
Toutes les entreprises de production de lait, d’œufs et de volaille sont engagées dans des programmes de qualité, qui concernent notamment l’environnement, la salubrité, le bien-être animal, la traçabilité ou la conformité.
« La gestion de l’offre est importante parce que ça a permis, au Canada, de s’imposer comme une référence en matière de génétique bovine et particulièrement laitière. […] S’il y a des gens qui doutent que la gestion de l’offre favorise l’innovation, nous, on témoigne du contraire. »Mario Hébert, directeur général du Centre d’insémination artificielle du Québec
« C’est grâce à la gestion de l’offre qu’il y a eu un si grand développement des fromages. L’offre du poulet aussi a totalement changé avec les années. On a plein de nouvelles découpes. […] Aujourd’hui, la dinde est un produit qui a été développé, qui est disponible et qu’on peut acheter en grande quantité. »Pierre Carrier, fondateur d’Agnus Dei, traiteur
La gestion de l’offre procure une stabilité financière et un approvisionnement continu, laissant toute la place aux producteurs et aux transformateurs pour miser sur l’innovation dans leur domaine d’expertise.
Le matériel génétique de nos bovins laitiers est exporté dans une centaine de pays et les exportations de semences et d’embryons de vaches reproductrices ont doublé en 30 ans. La valeur des ventes est passée de 68 millions de dollars en 1988 à 140 millions de dollars en 2015.
Depuis 2013, le Québec est le seul territoire en Amérique où il est obligatoire d’inscrire des informations de traçabilité sur les œufs destinés à la vente au détail. De plus, la cartographie par GPS des entreprises avicoles permet un système de traçabilité de pointe de l’élevage de poulet canadien.
Par ailleurs, avec une variété de plus de 500 fromages fins, les fromages d’ici, fierté du terroir québécois, témoignent de l’expertise de ses artisans et de l’innovation ingénieuse de l’industrie.
« La gestion de l’offre n’est pas un frein à la performance et l’innovation. Les producteurs ont tout intérêt à améliorer leurs coûts de production pour améliorer leur situation financière. »René Roy, agr., agroéconomiste, Équipe de recherche et développement, Valacta
Que ce soit pour réduire leur empreinte environnementale, maximiser leurs équipements technologiques ou augmenter leur production, les producteurs sous gestion de l’offre axent leur plan stratégique sur la performance et la productivité.
Plusieurs indicateurs, tels que la production annuelle par ferme, le nombre de vaches par ferme, la quantité de lait produit par vache et le total des heures de travail par hectolitre, illustrent l’amélioration continue des performances techniques des fermes laitières québécoises :
Sources : Quantis, Groupe Agéco et CIRAIG.
« Gérer la production selon l’offre, c’est un geste agroécologique. Cela évite de produire des surplus sur le marché qui entraînent l’effondrement des prix. Gérer la production pour répondre à la demande, c’est écologique, rentable et responsable. »Marcel Groleau, président général de l’UPA et porte-parole du Mouvement pour la gestion de l’offre
« En se référant aux études sur le secteur laitier disponibles, réalisées à l’étranger, on constate que la performance environnementale du secteur laitier canadien fait très bonne figure en matière d’empreinte carbone, de bilan eau et de pratiques agroenvironnementales. »Jean-Michel Couture, chercheur, groupe AGECO
En effet, selon l’analyse du cycle de vie du lait canadien publiée en novembre 2012, comparé aux autres régions productrices de lait dans le monde, le Québec est parmi les moins grands émetteurs de gaz effet de serre et consommateurs d’eau par kilo de lait produit, comme on le voit dans les figures ci-dessous.
Sources : Quantis, Groupe Agéco et CIRAIG.
Source : Global Ecologic.
Sources : Statistique Canada et Commission canadienne du lait.
Sources : Bureau of Labor Statistics (BLS) et United States Department of Agriculture (USDA).